Histoire :
En 1962, alors que l'armée française évacue le territoire algérien, plusieurs dizaines de milliers de harkis sont massacrés, souvent avec leurs familles, dans des conditions parfois particulièrement cruelles, et ce en violation des accords d'Evian.
Malgré les instructions officielles françaises, plusieurs dizaines de milliers d'anciens supplétifs réussissent à gagner le territoire français avec leur famille, le plus souvent grâce à l'aide de soldats. A ce déracinement succède l'abandon : un grand nombre de harkis sont en effet hébergés avec leurs proches dans les camps militaires de La Rye-Le Vigeant (Vienne), la Cavallerie-Larzac (Aveyron), Bourg-Lastic (Puy-de-Dome), Rivesaltes (Pyrénées Orientales), Saint-Maurice-L'ardoise (Gard) et Bias (Lot-et-Garonne) mais aussi dans 75 hameaux de forestage isolés où ils sont affectés à des travaux d'entretien de la forêt domaniale.
A cet abandon succède enfin l'oubli. La mémoire des harkis, de leurs sacrifices et de leurs souffrances, est éludée du récit national, victime de ce à quoi le Président de la République et son Gouvernement ont décidé de mettre un terme, la sélectivité de la mémoire nationale.
Il faut ainsi attendre 1974, pour que les anciens supplétifs soient reconnus comme combattants. L'année suivante, des grèves violentes éclatent d'abord dans les camps de Bias, puis à Saint-Maurice l'Ardoise, avant de se propager rapidement dans plusieurs hameaux de forestage et lieux d'installation des harkis. Les enfants de harkis s'insurgent contre le sort qui leur est réservé et contre la manière dont sont traités leurs parents. Le 6 août 1975 est prise en conseil des ministres la décision de fermer les derniers camps.
Mais ce n'est qu'en 1985 et 1987 que la loi institue un système de réparation digne : est alors progressivement mis en place un système d'allocation, d'aide au logement, à la formation professionnelle et aux études, pour les harkis, leurs conjoints et leurs enfants.
Depuis le décret du 31 mars 2003, la journée nationale d'hommage aux Harkis et autres membres des formations supplétives a été instituée en reconnaissance des sacrifices consentis du fait de leur engagement au service de la France lors de la guerre d'Algérie.
(source : vuduchateau.com)
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